SAAQclic: comment flamber un milliard de dollars!
Un milliard de dollars pour une plateforme servant à renouveler notre permis de conduire.
Un milliard.
Mille millions, ciboire.
Un dépassement de coût de 500 millions de dollars.
Comment ça se peut?
Simple: quand tu réussis à rentrer dans la machine de l’État, il n’y a plus de règle.
Tout est possible.
Personne ne te surveille, personne ne te demande des comptes.
Et si tu te plantes, non seulement tu ne perdras pas ta job, mais tu risques d’avoir une promotion.
Tu te retrouves comme le p’tit garçon dans Charlie et la chocolaterie.
Des fleurs en nougat, des arbres en réglisse.
Des millions de dollars d’argent public qui tombent en cascade dans une rivière de whisky japonais.
Et Willie Wonka qui signe des chèques.
Entouré de petits fonctionnaires qui chantent Oompa Loompa.
SO-SO-SOLIDARITÉ!
C’est la Grande Casse, les amis.
Une fois que tu es entré dans la banque, the Sky is the Limit.
Les patrons risquent de t’attraper et de te punir?
Mais noooon! On est au sein de l’appareil étatique, voyons!
S’ils te surprennent en train de gaspiller l’argent public de façon irresponsable, en accordant par exemple des contrats faramineux à des géants américains qui ont rédigé eux-mêmes leur propre appel d’offres, histoire d’éloigner la compétition, ils vont mentir pour te protéger!
«Hein? Ils ont dilapidé l’argent public? Savais pas! Pas vu!»
Au public, on se tient!
On se protège!
So-so-solidarité!
Tenez, où est rendu l’ancien président de la SAAQ, qui a dû quitter son poste la queue entre les jambes à la suite du spectaculaire dérapage du portail SAAQclic?
Il a été nommé président de l’Office de protection du consommateur!
Yep. Il s’assure que les consommateurs en ont pour leur argent!
Car on ne se départit pas d’un administrateur d’une telle qualité, que non!
On le garde!
On ne fait que le changer de paroisse…
Même salaire, mêmes privilèges, même sécurité d’emploi.
LE CONSULTANT AUX LUNETTES FUNKY
Comment une simple plateforme numérique a fini par coûter un milliard de dollars?
Bof, shit happens.
On est dans le monde numérique, ne l’oubliez pas. Le temps d’implanter le logiciel X2-74, acheté à fort prix, il est déjà obsolète, dépassé.
Et il faut acheter la nouvelle version, le X2-75.
«Hein, vous n’avez pas le X2-75? dit le consultant aux lunettes funky, appelé en renfort par l’État québécois.
— Euh, non…, répond le fonctionnaire en suant. C’est un problème?
— Tsss, tssss», fait le consultant en hochant la tête.
Et le fonctionnaire de remplir d’une main tremblante un formulaire en trois exemplaires recommandant à son supérieur d’acheter le X2-75.
Et c’est ainsi que 50 000 $ s’ajoutent à la facture initiale.
Lorsqu’il était dans l’opposition, Éric Caire, le shérif de l’informatique, disait que le gouvernement Legault mettrait sur pied une commission d’enquête sur l’octroi de contrats dans le domaine des technologies de l’information afin de mettre un terme à la fraude, à la corruption et aux «bars ouverts».
Pas moins de six motions avaient été déposées par la CAQ à cet effet.
Mais une fois la CAQ élue, cette idée – comme beaucoup d’autres – a été jetée aux poubelles.
«Moi je suis un gars d’action, disait François Legault en janvier 2019. Une commission d’enquête, ça peut prendre un an ou deux ans. Moi, je suis plus pressé que ça. Le problème, c’est un problème de gestion. Il faut resserrer. Vous l’avez vu dans notre cadre financier, on prévoit des économies en technologie de l’information. Il faut contrôler.»
Des «économies»!
Un «meilleur contrôle»!
C’était il y a six ans.
Qu’en pensez-vous, mesdames et messieurs?
Trouvez-vous qu’on est sur la bonne voie?
PROFS IRRESPONSABLES
Parce qu’elle a questionné des profs du collège Dawson sur le contenu d’un de leurs cours, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, essuie de vives critiques. «La ministre n’avait pas d’affaire à s’ingérer dans le contenu d’un cours», dit-on.
OK.
Mais voulez-vous me dire pourquoi des professeurs ont décidé d’inclure un volet sur l’histoire de la Palestine dans un cours de… français? Qu’est-ce que cela a à voir avec la matière enseignée? Ce n’est pas de l’ingérence idéologique, ça?
La situation n’est pas assez tendue sur les campus, les profs devaient en remettre une couche, histoire de bien nourrir l’antisémitisme ambiant?
Ce sont les profs qu’on devrait critiquer, pas la ministre!
PETIT TRAIN VA LOIN?
On n’est pas capable d’avoir un REM fiable et efficace reliant le Dix30 et la Place Bonaventure. Mais on va se lancer dans un projet de TGV qui va relier Québec, Montréal et Toronto.
Question quiz: ce TGV sera «en rodage» combien de temps?
BONHOMME, BONHOMME…
François Legault, on le sait, a un style «bonhomme». Il aime se présenter comme «un mononcle sympathique».
Mais cette habitude de tout commenter comme s’il était un membre de notre famille et qu’il dînait avec nous le dimanche midi après la messe le met souvent dans l’eau chaude.
On n’a qu’à se rappeler son gag sur les pommes, les oranges et les bananes ou sa déclaration sur la victoire du Canadien alors qu’on lui parlait de la perte de 1700 emplois.
Cette fois, ce sont les propos que notre PM a tenus en point de presse sur les bagarres au hockey qui ont causé la controverse.
Question: est-ce vraiment le rôle d’un PM de commenter une bagarre survenue dans un match de hockey?
Il me semble qu’un chef d’État a d’autres préoccupations…
